Les études publiées à ce jour sur les populations d’Amérique du Sud se réclamant d’une origine arabe proche-orientale ont été le plus souvent réalisées à partir des sociétés de l’Amérique latine, à commencer par des pays comportant de fortes minorités d’origine arabe, comme l’Argentine et le Chili. Quant aux pays d’émigration, surtout pour la période récente, on ne dispose actuellement que d’un nombre restreint d’études et de sources directes, en arabe et en langues européennes, produites dans les pays d’émigration, spécialement en Palestine.
Le présent texte, partie provisoire d’un ouvrage en préparation, part de ce constat et tente d’expliquer, dans le cas de la Palestine, l’origine de cette dissymétrie. Comment les habitants des Territoires autonomes issus des accords d’Oslo de 1993 considèrent-ils leur relation avec les membres de leur parentèle qui se sont expatriés, parfois depuis fort longtemps, en Amérique latine, en l’occurrence en Colombie? L’existence d’une mémoire et d’un récit des migrations passées de ceux qui furent appelés les « Turcos » à leur arrivée en Amérique du Sud et le fait qu’un nombre non négligeable de leurs descendants actuels se tournent vers leurs racines palestiniennes, suffisent-ils à établir une relation significative et durable et à faire de ces expatriés des compatriotes, des muwâtinûn?
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